Shop new arrivals | Free shipping & returns

Veuillez sélectionner la région d’expédition souhaitée :

  • Australia

  • Austria

  • Belgium

  • Canada

  • China

  • Czech Republic

  • Denmark

  • Finland

  • France

  • Germany

  • Ireland

  • Italy

  • Japan

  • New Zealand

  • Norway

  • Poland

  • Spain

  • Sweden

  • Switzerland

  • The Netherlands

  • United Kingdom

  • 4 4 5.5 4ZM3.5 4C3.22386 4 3 3.77614 3 3.5C3 3.22386 3.22386 3 3.5 3C3.77614 3 4 3.22386 4 3.5C4 3.77614 3.77614 4 3.5 4ZM1.5 4C1.22386 4 1 3.77614 1 3.5C1 3.22386 1.22386 3 1.5 3C1.77614 3 2 3.22386 2 3.5C2 3.77614 1.77614 4 1.5 4ZM2.5 5C2.22386 5 2 4.77614 2 4.5C2 4.22386 2.22386 4 2.5 4C2.77614 4 3 4.22386 3 4.5C3 4.77614 2.77614 5 2.5 5ZM4.5 5C4.22386 5 4 4.77614 4 4.5C4 4.22386 4.22386 4 4.5 4C4.77614 4 5 4.22386 5 4.5C5 4.77614 4.77614 5 4.5 5ZM6.5 5C6.22386 5 6 4.77614 6 4.5C6 4.22386 6.22386 4 6.5 4C6.77614 4 7 4.22386 7 4.5C7 4.77614 6.77614 5 6.5 5ZM7.5 6C7.22386 6 7 5.77614 7 5.5C7 5.22386 7.22386 5 7.5 5C7.77614 5 8 5.22386 8 5.5C8 5.77614 7.77614 6 7.5 6ZM5.5 6C5.22386 6 5 5.77614 5 5.5C5 5.22386 5.22386 5 5.5 5C5.77614 5 6 5.22386 6 5.5C6 5.77614 5.77614 6 5.5 6ZM3.5 6C3.22386 6 3 5.77614 3 5.5C3 5.22386 3.22386 5 3.5 5C3.77614 5 4 5.22386 4 5.5C4 5.77614 3.77614 6 3.5 6ZM1.5 6C1.22386 6 1 5.77614 1 5.5C1 5.22386 1.22386 5 1.5 5C1.77614 5 2 5.22386 2 5.5C2 5.77614 1.77614 6 1.5 6Z"

    United States

Veuillez sélectionner la région d’expédition souhaitée :

  • Australia

  • Austria

  • Belgium

  • Canada

  • China

  • Czech Republic

  • Denmark

  • Finland

  • France

  • Germany

  • Ireland

  • Italy

  • Japan

  • New Zealand

  • Norway

  • Poland

  • Spain

  • Sweden

  • Switzerland

  • The Netherlands

  • United Kingdom

  • 4 4 5.5 4ZM3.5 4C3.22386 4 3 3.77614 3 3.5C3 3.22386 3.22386 3 3.5 3C3.77614 3 4 3.22386 4 3.5C4 3.77614 3.77614 4 3.5 4ZM1.5 4C1.22386 4 1 3.77614 1 3.5C1 3.22386 1.22386 3 1.5 3C1.77614 3 2 3.22386 2 3.5C2 3.77614 1.77614 4 1.5 4ZM2.5 5C2.22386 5 2 4.77614 2 4.5C2 4.22386 2.22386 4 2.5 4C2.77614 4 3 4.22386 3 4.5C3 4.77614 2.77614 5 2.5 5ZM4.5 5C4.22386 5 4 4.77614 4 4.5C4 4.22386 4.22386 4 4.5 4C4.77614 4 5 4.22386 5 4.5C5 4.77614 4.77614 5 4.5 5ZM6.5 5C6.22386 5 6 4.77614 6 4.5C6 4.22386 6.22386 4 6.5 4C6.77614 4 7 4.22386 7 4.5C7 4.77614 6.77614 5 6.5 5ZM7.5 6C7.22386 6 7 5.77614 7 5.5C7 5.22386 7.22386 5 7.5 5C7.77614 5 8 5.22386 8 5.5C8 5.77614 7.77614 6 7.5 6ZM5.5 6C5.22386 6 5 5.77614 5 5.5C5 5.22386 5.22386 5 5.5 5C5.77614 5 6 5.22386 6 5.5C6 5.77614 5.77614 6 5.5 6ZM3.5 6C3.22386 6 3 5.77614 3 5.5C3 5.22386 3.22386 5 3.5 5C3.77614 5 4 5.22386 4 5.5C4 5.77614 3.77614 6 3.5 6ZM1.5 6C1.22386 6 1 5.77614 1 5.5C1 5.22386 1.22386 5 1.5 5C1.77614 5 2 5.22386 2 5.5C2 5.77614 1.77614 6 1.5 6Z"

    United States

New arrivals

Unlock performance with lightweight designs and all-day comfort.

Free returns

Changed your mind? Return eligible items within 30 days. Start a free return.

Agents du changement » Unicef: Closing the Gap

Unicef
Closing the Gap

Arc'teryx prête son expertise en isolation et conditions extrêmes à un effort collaboratif global en Mongolie.

Voir maintenantClosing the Gap
Agents du changementClosing the Gap

Inspirés par les agents du changement parmi nous et plus loin, les designers Arc'teryx ont accepté une invitation en Mongolie du Bureau d’Innovation UNICEF, dans la capitale la plus froide du monde, pour mettre leur expertise de l’isolation et des conditions extrêmes au service d’un effort collaboratif global. Il s’agit de rendre le ger, cet abri traditionnel utilisé par un demi-million de résidents urbains, plus efficace thermiquement. Le problème : une crise sanitaire infantile, due à la pollution atmosphérique liée à la mauvaise isolation des gers. La solution ? Boucher les trous qui laissent les bonnes idées s’échapper et l’air froid pénétrer.

Agents du changement

Arc’teryx est un groupe de designers, de perfectionnistes, de créateurs et de passionnés d'outdoor. Dans ces histoires, nous célébrons ceux qui s'attaquent à des problèmes complexes, et qui mettent le design au centre pour les résoudre.

Aujourd’hui, il est temps de réfléchir au delà du produit, et de partager notre soif de résoudre des problèmes.

Le design est notre façon d’y parvenir. À vous d'agir.

En Mongolie, Oulan Bator, la capitale la plus froide du monde, tire l’intégralité de son énergie du charbon. Pour cette raison, malgré une population de seulement 1,5 million d’habitants, c’est également la capitale la plus polluée de la planète.

C’était un simple email comme les autres, arrivé dans l’atelier Arc'teryx d’usinage, où l’équipe des bricoleurs Pat, Bill et Chris inventent des solutions, des outils sur-mesure et créent tout ce qui doit l’être pour le travail des designers Arc'teryx. Pat Fitzsimmons était assis au poste de réception du courrier le jour où est arrivée la requête de Nathalie Marchand, à propos de la fabrication d’une porte.

Le « Pays du ciel bleu » devient gris à l’arrivée de l’hiver, lorsque les poêles à charbon commencent à cracher de fines particules toxiques en grande quantité.

Pat est du genre à prendre les problèmes à bras le corps. Besoin d’une porte ? Il court au magasin de bricolage, choisit une porte, la coupe en 2 et l’adapte à vos besoins tel Mac Gyver. C’est ce qu’il prévoyait de faire en répondant oui à la demande de Nathalie, ajoutant « porte pour Nathalie » à sa liste d’actions pour la journée. Il n’imaginait pas qu’il allait faire partie d’une équipe globale travaillant à améliorer la santé infantile à 8186 km de là, dans la capitale la plus polluée au monde.

En plein hiver à Oulan Bator, la température descend à -40 °C et les 1,5 million d’habitants brulent des tonnes de charbon pour rester au chaud.

L’air d’Oulan Bator n’a pas toujours été ainsi. Mais lorsque la Mongolie est passée du contrôle soviétique au marché libre en 1990, des vagues d’immigration massives sont arrivées vers la ville, triplant sa taille. 8000 nouveaux foyers s’y ajoutent encore chaque année. Lorsque les arrivants plantent leur yourte, la tente ronde en feutre qui est l’habitat traditionnel appelé ger par les Mongols, de manière désordonnée sur les hauteurs autour de la ville, la fumée non filtrée des poêles à charbon utilisés pour cuisiner et se chauffer s’ajoute à la pollution de la ville, qui atteint des niveaux choquants.

Appuyer pour lancer la vidéo
Appuyer pour lancer la vidéo
Appuyer pour lancer la vidéo
52 % de la pollution d’Oulan Bator provient de la combustion de charbon dans le quartier des gers.

La quantité de particules fines cancérigènes d’un diamètre de 2,5 microns ou moins a explosé et avec elle, les infections respiratoires sévères telles que la bronchite, l’asthme et les pneumonies, les naissances prématurées et les avortements spontanés. Ces particules de 2,5 microns qui flottent dans l’air sont assez petites pour pénétrer les vaisseaux sanguins, mais aussi le cerveau, où elles atteignent des niveaux de concentration plus de 12 fois supérieurs aux standards de l’OMS.

En résumé : respirer de l’air pollué abime le tissu cérébral et empêche le développement cognitif des bébés et des enfants. Parfois, cela les tue.

En 2015, 435 enfants de moins de 5 ans sont morts de pneumonie à Oulan Bator.
Les montagnes qui entourent la vallée fluviale d’Oulan Bator retiennent la pollution prisonnière. En janvier, on ne voit même plus les étoiles.

En février 2018, UNICEF et le Centre National de Santé Publique ont sonné l’alarme avec un rapport intitulé : Crise de la pollution de l’air en Mongolie : Appel à l’action pour protéger la santé infantile. En effet, même si tout le monde connait l’état de la pollution, personne n’avait fait le lien avec la santé infantile et maternelle. Le problème s’est transformé en bombe à retardement : les couts cachés et l’impact durable au niveau neurologique et sur la santé des enfants en général allaient couter son futur à la Mongolie.

Prière matinale offerte au ciel depuis la centrale de la ville, sur le bord de la rivière sacrée Tuul.

Un problème gigantesque sans solution facile, c’est juste le type de défis auquel Tanya Accone aime s’atteler.

« Je suis optimiste à un niveau pratiquement irrationnel » commente Tanya Accone, Senior Advisor on Innovation pour le Bureau d’Innovation UNICEF.

C’est important qu’elle le soit. Son métier consiste à affronter chaque jour, en détail, les problèmes mondiaux les plus épineux.

Camions et commerçants sur la grande voie principale vendent du charbon aux familles du quartier des gers. Le charbon est proposé au poids ou par sac. Il n’y a pas d’autre source d’énergie disponible.

Le Bureau d’Innovation est une branche récente de l’UNICEF, le fonds des Nations Unies pour l’enfance créé il y a 70 ans. Il applique une méthode dynamique, fonctionnant comme une start up et utilisant la technologie et le levier des multiples relations d’UNICEF sur le terrain dans 243 pays, pour générer des solutions positives et extensibles aux problèmes rencontrés par les enfants.

« Nous devons sortir des sentiers battus, essayer des choses radicalement différentes », explique Tanya Accone. En Mongolie, il s’agit concrètement de faire changer l’atmosphère.

Bien que la pollution d’Oulan Bator soit attribuée aux 4 centrales à charbon, aux 3200 chaudières à vapeur et aux 505 000 voitures et autobus, au moins la moitié de celle-ci provient des efforts inefficaces du nombre croissant de foyers dans le quartier des yourtes pour chauffer leur demeure pendant l’hiver.

Le plan d’UNICEF était de confier à une équipe globale d’experts la tâche de retravailler le design des yourtes pour les rendre plus efficaces thermiquement. Les solutions créées pourraient alors être mises en place non seulement à Oulan Bator, mais aussi dans toute la Mongolie, au Kazakstan et au Tadjikistan, où l’urbanisation et la pollution de l’air augmentent aussi.

Mais pour commencer, Tanya Accone avait besoin de réunir une équipe d’agents du changement.

C’est ainsi qu’Arc'teryx à reçu un appel d’UNICEF Canada. « Nous travaillons sur un nouveau projet concernant l’isolation en milieu extrême. Nous aimerions que vous nous aidiez. »

Les murs en treillis de bois et feutre rappellent une tradition d’autosuffisance et de vie en harmonie avec la nature vieille de trois mille ans. Comment adapter ce design aux réalités du XXIe siècle ?

Lorsque la Développeuse Design Senior Nathalie Marchand s’est installée à table à Oulan Bator en mars 2018, avec sa collègue Développeuse Matériel Romy Paterson, en tant qu’équipe de rêve pour le projet « Ger du 21e siècle », elle était si intimidée qu’elle pouvait à peine parler.

Le groupe de réflexion mis en place par le Bureau d’Innovation incluait des génies de l’Université Stanford, le cabinet d’architecture Kieran Timberlake, le Center for Environmental Building and Design de l’université de Pennsylvanie, GerHub et une foule de représentants UNICEF.

Nathalie Marchand a fait ses études dans une école de stylisme, puis a rejoint le cirque à l’âge de 21 ans, où elle a travaillé pendant 10 ans comme chef costumière pour le légendaire Cirque du Soleil canadien. Chez Arc'teryx, c’est une gourou. Mais lorsqu’elle a pris part à la réunion, elle était bien loin de sa zone de confort et totalement désarmée : pas de machine à coudre, pas de curriculum époustouflant, pas de doctorat. « Je me suis sentie stupide », explique Marchand, qui est pourtant trilingue. « C’était tous des universitaires. J’étais très intimidée. »

Elle avait disposé de trois semaines pour réaliser des recherches basiques sur YouTube avant d’atterrir à Oulan Bator. « J’ai déjà fait du camping. C’est tout ce que je connais concernant les yourtes. »

Alors que les tiny houses envahissent les États-Unis, les Mongols qui veulent s’installer en ville adoptent le logement léger et abordable de leurs ancêtres nomades, le ger, en remède aux prix exagérés de l’immobilier.

Mais le manque de connaissance de Marchand est aussi son super pouvoir. « Mon atout principal au travail est de m’informer : de quoi avez-vous besoin, que voulez-vous, qu’est ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas ? Dans la pièce, il y avait un certain nombre de docteurs très informés. Mais ce que nous pensions savoir de la Mongolie était assez différent de la réalité sur place. Pendant la réunion, nous évoquions le confort d’un foyer et avons soudainement réalisé que nous ne savions absolument pas ce qui est confortable dans une yourte. On pense que 20 degrés sont une température confortable à l’intérieur en hiver. Lorsque j’ai finalement visité une yourte, j’aurais pu être en maillot de bain. Il faisait une chaleur ! »

Au fil des questions, elle s’est rendu compte que ses connaissances textiles et celles de Romy Paterson n’allaient pas être nécessaires. Le Gore-Tex n’est ni disponible ni accessible en Mongolie. Le feutre, oui. C’est une isolation parfaitement adaptée aux conditions. Tandis que les membres du groupe de réflexion divisaient les différents aspects du ger qui pouvaient être reconçus en accord avec leur expertise, la porte est restée sans être attribuée.

« J’ai atterri là bas sans rien savoir, j’en suis reparti en sachant seulement que je voulais travailler sur ce projet. Je voulais aider des gens qui n’ont pas les mêmes ressources que nous. Je voulais avoir la chance d’utiliser mes connaissances pour changer la vie de quelqu’un. »

Nathalie Marchand a proposé d’étudier le problème de l’isolation de la porte.
La banque de données. Six yourtes pour évaluer l’efficacité d’un ensemble de mesures conçues pour retenir la chaleur.

Impossible d’obtenir des Douanes Canadiennes qu’on puisse poster une porte en bois en direction de chez elle. Donc Nathalie a passé une semaine supplémentaire en Mongolie, utilisant ses vacances pour voyager à travers les steppes avec un guide local, séjournant avec des familles dans leurs gers, jouant aux cartes, buvant de la vodka et mangeant trop de boulettes de viande. Elle a pris des douzaines de photos des trous restant entre la porte et le cadre et de ceux tout autour de la tente, toutes ces fuites formées par l’usure quotidienne, qui laissent entrer le froid glacial de l’hiver.

Elle voulait concevoir une manière de colmater ces fuites. Le salaire moyen en Mongolie est de 966 000 tugriks, soit 325 euros, donc il fallait un moyen peu cher, facile à installer et à construire.

Modestie et collaboration. Nathalie Marchand et Patrick Fitzsimmons démontrent la valeur de leur approche humble du problème et de l’incroyable duo qu’ils forment.

Nathalie a eu une vision, se rappelant ses visites lorsqu’elle avait cinq ans à sa grand-mère au Québec, lorsque la température hivernale atteint -20 °C. Elle s’est souvenue du « serpent » que sa grand-mère poussait contre la porte, un long tube en tissu rempli de sable pour bloquer les courants d’air.

Lorsqu’elle est rentrée à Vancouver au centre de design du siège d’Arc'teryx, Pat Fitzsimmons a accepté de l’aider, injectant autre chose au projet dont elle n’avait pas réalisé qu’elle avait besoin : de l’enthousiasme, une voix pour contrer celle qui dans sa tête trouvait la solution trop simple, le problème trop grand, le processus trop complexe : comment être sûre que les Mongoliens allaient accepter la solution, pour qui te prends-tu ?

Afin d’aider, Nathalie Marchand a d’abord dû vaincre ses craintes personnelles : qui suis-je pour prêter secours à la Mongolie ?

« Lorsque tu travailles seule sur un projet et ne peux en parler qu’à toi même, tu as vite l’impression d’avoir tout étudié. Lorsque Pat m’a rejoint, il est passé de 0 à 100 en une minute, ultra enthousiaste. C’était fantastique. »

Pat l’a rassurée en lui disant qu’une solution simple comme le serpent était idéale. Puis il lui a construit une porte qu’elle a installée entre sa table de découpe et sa machine à coudre. Pat ne la considérait pas comme une porte. « C’était un passage. Tu y passais de 2019 à trois mille ans auparavant, dans cette enclave de croyances, ce foyer qui reflète spirituellement qui sont les Mongols, en tant que peuple et nation. »

Nathalie a aussi conçu un rideau isolant, fabriqué en carton accordéon et couvert de matière réfléchissante, pouvant être tiré sur la porte la nuit comme un rideau de douche, pour ajouter une couche d’isolation supplémentaire.

« Il fallait que le rideau soit silencieux, car tout le monde dort dans la même pièce, donc si tu dois te lever au milieu de la nuit pour sortir, il ne faut pas faire de bruit. Je voulais aussi qu’on puisse l’utiliser d’une seule main. » Chaque fois qu’elle passait de sa table à sa machine à coudre, Nathalie devait ouvrir la porte et pousser le rideau, testant la friction cinquante fois par jour.

Les caractéristiques ajustées du kit de la porte isolante furent envoyées par email au bureau mongolien d’UNICEF pour être reproduites par une équipe avec des matériaux locaux. 11 yourtes allaient être testées pendant l’hiver 2018-19 : six gers inhabités sur un site de test en dehors de la ville seraient équipés de toutes les solutions proposées, afin que chaque variable soit mesurée et étudiée. Cinq gers de familles habitant dans le quartier des gers feraient aussi partie du test.

Sur le papier, Nathalie semblait avoir résolu le problème de l’isolation de la porte. Désormais, il fallait que quelqu’un fasse du projet une réalité.

À 8186 kilomètres de là, à Oulan Bator en octobre, Munkh-Orgil (« Mo ») Lkhagva s’est mis à la recherche d’une couturière.
Arc'teryx a pu concevoir des solutions, mais il fallait encore les transposer sur le terrain.

Adaptable et sympathique, Mo, 38 ans, a appris l’anglais en autodidacte à partir d’un bon dictionnaire et été embauché par le partenaire local d’UNICEF, Gerhub, pour transformer des piles de dessins en six yourtes-test, prêtes à compiler des données à partir de novembre.

C’était un objectif ambitieux, pas franchement en accord avec les réalités de la vie (et l’horrible trafic) de la Mongolie. « Je n’ai jamais cousu de ma vie », explique Mo. « Je suis juste capable de comprendre l’anglais. » Il mit des annonces sur l’équivalent mongol du Bon Coin et visita une école locale de couture, jusqu’à ce que la professeure, une petite femme tenace, lui fit remarquer qu’aucune de ses étudiantes n’aurait les compétences pour ce projet, mais qu’il se pouvait qu’elle en soit capable. Il visita son petit studio, une chambre mal ventilée au linoléum écaillé, décorée de vieilles coupures de magazines de mode d’allure soviétique, avec une vieille machine à coudre au centre. Il lui montra ses dessins. Elle sembla comprendre.

À Naran Tuul, le Marché Noir à Oulan Bator, on trouve tout ce qu’il faut pour construire une yourte.
Test du premier prototype sur le terrain, où l’on découvre que certains détails n’ont pas été compris.

Du point de vue de Nathalie, tout semblait fonctionner. « Mo a été fantastique. Il a pris des photos de tout ce qui était disponible. Si nous avions besoin d’un crochet, il allait le lendemain dans un magasin de bricolage et prenait des photos des crochets disponibles en nous disant “voilà ce que nous avons”.

Personne ne pouvait se rendre compte que la couturière n’avait pas compris quelque chose, jusqu’à ce que Nathalie et Pat retournent à Oulan Bator en janvier pour la deuxième réunion du comité de réflexion et pour contrôler l’installation de leur kit de porte isolante. Ce n’est pas que la couturière n’avait pas compris le design, mais plutôt qu’il avait été produit par des Canadiens. Qu’est ce qu’un Canadien peut savoir à propos d’une institution mongole ?

Nathalie et Pat rassemblèrent les morceaux inutiles et partirent à la recherche d’une autre machine à coudre.

L’index de qualité de l’air a atteint 963 ppm (parties par million) en janvier 2019. Celui de Vancouver Nord était à 15 ppm lorsque Pat avait décollé. (Tout ce qui dépasse les 100 ppm est considéré comme dangereux.) « Jusqu’à ce que tu te retrouves au milieu », raconte Pat Fitzsimmons à propos du problème qui l’obsédait depuis 6 mois, « tu ne peux te rendre compte à quel point c’est atroce. »

Il aurait aimé détester ça. « Partout où tu vas, ça sent le brûlé. La fumée est terrible. Il y a tant de problèmes. Je voulais être plein de rancœur envers le problème de la pollution : il faut être en colère pour réparer quelque chose. Mais mon Dieu ! Le pays ! Les gens ! Le ciel magnifique ! » Il est tombé en extase.

Après avoir débuté aussi bien que possible, il leur fallait un atelier pour construire leurs serpents et leurs rideaux. Par chance, l’un des invités du groupe de réflexion, Froit Vanderharst, un inventeur, constructeur de yourtes et émigré hollandais, les prit sous son aile. Ils ont manqué les rencontres officielles et couru chercher des fournitures au marché en plein air d’Oulan Bator, le temps passant rapidement.

Aussi en sueur qu’heureux d’avoir rencontré un autre agent du changement au point de vue similaire, en tee-shirt malgré les températures négatives, ils ont construit à la hâte les prototypes, Nathalie penchée sur la machine à coudre. Ils ne purent pas les voir être installés, ni les montrer aux locaux et recevoir leurs impressions.

« Partout où tu vas, ça sent le brûlé. Je voulais être en colère contre la pollution, mais mon Dieu ! Les gens ! » Pat Fitzsimmons échange l’indignation contre l’amour comme force de motivation.

En juin 2019, l’Université de Pennsylvanie a terminé d’analyser les milliers de données collectées pendant l’hiver.

Le kit complet améliorant l’isolation des yourtes, incluant le rideau et le serpent rembourrant la porte, a permis une réduction de 55 % de la consommation d’énergie.

Tanya Accone, l’adjoint représentant UNICEF Mongolie Speciose Hakizimana et leur équipe furent clairs à propos des résultats : « Cela va changer la donne. »

D’un coup, l’air pur est à portée de main.
Lorsque l’équipe révise les résultats, une atmosphère optimiste s’installe. L’air pur est à portée de main.
Trouver une solution à des problèmes d'ampleur demande une combinaison de technologie, de collaboration et de respect des usages traditionnels.

« L’amplitude du problème et son impact sur les enfants et les femmes enceintes est immense. Mais en utilisant l’élétricité pour le chauffage et la cuisine, les données suggèrent qu’il devrait être possible de se passer de charbon pour chauffer les gers » a écrit Mr Hakizimana pour le compte de l’équipe mongolienne d’UNICEF, fin juin 2019. Les attentes sont aussi élevées que les enjeux et avec la venue de nouveaux partenaires, tels les gouvernements suisse et néerlandais, le Conseil à la Coopération Internationale de Manitoba et l’Université Mongolienne de Science et Technologie, la pression qui repose sur les impliqués est très forte. Mais il y a une ambiance optimiste dans le bureau qui s’agrandit.

« Un problème est un problème si vous le percevez comme ça. Ce pourrait être un nouveau chemin, une opportunité. C’est seulement un problème si vous le décidez. »

Cet hiver, le projet est délocalisé dans la deuxième ville la plus polluée de Mongolie, Bayanhongor, à 640 km à l’est d’Oulan Bator, où le gouverneur est extrêmement motivé pour réduire la pollution aérienne de sa ville en cours d’urbanisation et collabore avec UNICEF pour atteindre un objectif d’air plus propre pour 2022. En utilisant des prototypes améliorant l’isolation dans beaucoup des 7000 gers et maisons de brique (baishin) de cette petite ville de 9600 foyers, l’équipe sera capable de confirmer ce qui fonctionne et ne fonctionne pas.

Ouvrez la porte aux possibilités. De l’autre côté : une histoire et de l’espoir.

« Nous avons réuni des experts industriels en design, technologie, protection contre le mauvais temps, en architecture et des universitaires », explique Mr Hakizamana. « Tous ont énormément contribué à construire des prototypes, suivre les données et inventer des solutions améliorant la structure et la consommation d’énergie. Nous voyons déjà les bénéfices de cette collaboration incroyable. Maintenant, nous allons les combiner avec le savoir-faire local et les solutions de proximité, pour aider les familles à passer du charbon à des solutions énergétiques plus propres. »

« Où que je regarde, au siège d’Arc'teryx, je construis à partir du travail d’autres personnes » médite Pat Fitzsimmons. « Des gens incroyables ont fait des choses fantastiques ici et je travaille avec le résultat de leurs efforts, mais je ne sais pas comment ils s’appellent. Imaginez si le résultat de ce projet est une population en meilleure santé, libérée de cette contrainte, avec une vraie opportunité d’avoir un futur meilleur et tout ça grâce à une collaboration où mon amie Nathalie et moi avons eu la chance de participer? Une chance de faire une différence historique pour ces gens ? On ne peut rien imaginer de mieux ! »
Comment puis-je aider ?

Le programme UNICEF UPSHIFT combine des méthodes de pointe appliquées au développement des jeunes, pour leur donner les moyens d’identifier les problèmes de leurs communautés et d’entreprendre pour créer des solutions. Rejoignez-nous pour soutenir UPSHIFT.

Le 6 novembre, Arc'teryx offrira 100 % de ses recettes de vente sur www.arcteryx.com au programme UNICEF UPSHIFT.

Agissez

Plus d’information

Voir maintenantClosing the Gap
Les agents du changement
Kai Lin
Sans filet

Inspiré par les chamois et l'envie d’aider les autres, un designer industriel forme une alliance improbable avec un grimpeur handicapé.

Nat Panek
Croisade contre les débris spatiaux

Curiosité et haute technologie robotique contre les débris spatiaux.

Une maison pour tous
Des répercussions multiples

Un petit groupe d’architectes japonais conçoit une multitude de petits abris communautaires pour aider des centaines de gens qui ne peuvent plus rentrer chez eux à aller de l’avant.